Combien gagne réellement un consultant en portage salarial en Suisse ?
Le portage salarial – ou payrolling dans le contexte suisse – est une solution de plus en plus plébiscitée par les consultants, formateurs, cadres indépendants et freelances. Elle permet de combiner autonomie professionnelle et sécurité du salariat, sans avoir à créer d’entreprise.
Mais avant de franchir le pas, une question revient systématiquement : “Combien vais-je réellement gagner si je passe par du portage salarial ?”. Pour y répondre, il faut comprendre comment se calcule le revenu net, quels sont les frais à prévoir, et comment optimiser son salaire tout en restant conforme à la législation suisse.
Avant propos : Pourquoi parle-t-on de “payrolling” plutôt que de “portage salarial” ?
En Suisse, le mot portage salarial n’a aucune existence légale officielle. Le modèle existe, mais la législation le classe sous la Loi sur le service de location de personnel (LSE).
C’est pour cela que le terme utilisé est payrolling — il décrit le même mécanisme, sans évoquer le concept français du portage.
Les autorités suisses considèrent parfois le “portage salarial” comme un risque de salariat déguisé, car une société ne peut pas “prêter” du personnel sans autorisation SECO.
En revanche, le payrolling est reconnu et encadré comme une mise à disposition de personnel autorisée.
Comment fonctionne le salaire en portage salarial ?
Le système repose sur une relation tripartite :
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Le consultant trouve et réalise ses missions,
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La société de portage signe le contrat avec le client, facture la prestation et gère la paie,
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L’entreprise cliente paie la facture et reçoit la prestation.
Le consultant bénéficie d’un contrat de travail, de cotisations sociales, d’une fiche de paie et de la sécurité du salariat — tout en conservant sa liberté de choix des missions.
Depuis 2017, le portage salarial est officiellement reconnu dans le Code du travail français, avec un cadre légal strict et des syndicats représentatifs.
Le portage salarial repose sur une relation tripartite entre trois acteurs :
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Vous, le consultant ou freelance, qui réalisez une mission pour un client.
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L’entreprise cliente, qui paie la prestation.
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La société de portage, qui facture le client, encaisse le montant et vous verse un salaire.
Autrement dit, vous continuez à travailler de manière indépendante, mais votre rémunération passe par la société de portage, qui s’occupe de toute la partie administrative, sociale et fiscale.
Le circuit du salaire
Voici comment s’articule le flux financier :
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Le client paie la facture à la société de portage.
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Celle-ci déduit ses frais de gestion et les cotisations sociales obligatoires.
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Le montant restant constitue votre salaire brut, duquel sont retirées les charges usuelles pour obtenir votre salaire net.
En résumé : vous encaissez vos revenus via la société de portage, qui transforme votre chiffre d’affaires en salaire régulier et sécurisé.
Les frais de gestion : combien et à quoi servent-ils ?
Les frais de gestion sont le premier poste à comprendre. Ils varient selon les sociétés, mais se situent en moyenne entre 5 % et 10 % du chiffre d’affaires facturé. Ces frais couvrent :
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La gestion administrative et comptable (facturation, fiches de paie, déclarations)
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Les cotisations sociales et assurances obligatoires
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La gestion du contrat client
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Les outils de gestion et accompagnements RH
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Parfois, des services additionnels : formations, networking, suivi personnalisé, responsabilité civile professionnelle
💡 Attention : un taux de gestion plus bas n’est pas toujours plus avantageux. Certaines sociétés affichent 4 %… mais facturent ensuite des options supplémentaires pour des services de base (assurance, frais administratifs, etc.).
Moyenne des frais de gestion en Suisse (2024–2025)
| Type de société | Taux de gestion moyen | Services inclus |
|---|---|---|
| Basique | 5–6 % | Gestion administrative seule |
| Standard | 7–8 % | Gestion + paie + assurances |
| Premium | 9–10 % | Accompagnement + formations + support dédié |
Les cotisations sociales et assurances incluses
Le grand avantage du portage salarial est de vous offrir la même couverture sociale qu’un salarié classique.
Voici ce que comprend votre statut de salarié porté :
🔒 Couverture sociale complète :
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AVS/AI/APG : assurance vieillesse, invalidité et perte de gain
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LAA : assurance accidents professionnels et non professionnels
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LPP : prévoyance professionnelle (2e pilier)
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Chômage (AC) : droit aux indemnités en cas de fin de mission
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Assurance maladie perte de gain (selon les sociétés)
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Congés payés et jours fériés
En général, ces charges représentent entre 20 % et 25 % du chiffre d’affaires. Elles peuvent légèrement varier selon le canton, le taux de LPP et votre situation personnelle.
Exemple concret de calcul de salaire net
Prenons un exemple représentatif pour un consultant basé à Genève :
| Élément | Montant (CHF) | Commentaire |
|---|---|---|
| Chiffre d’affaires facturé au client | 10 000 | Mission mensuelle |
| Frais de gestion (7 %) | – 700 | Gestion, paie, assurances |
| Cotisations sociales (~23 %) | – 2 300 | AVS, LPP, chômage, LAA |
| Salaire net versé | ≈ 7 000 CHF | Salaire régulier mensuel |
Votre salaire net dépendra de :
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votre taux de prévoyance (LPP),
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la nature de votre contrat (CDI ou CDD),
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la fréquence de vos missions,
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et les services inclus dans votre contrat de portage.
💡 Astuce : plus votre chiffre d’affaires est élevé, plus le taux réel de cotisations devient avantageux, car les frais fixes pèsent proportionnellement moins lourd.
Comment optimiser votre revenu net ?
Vous pouvez augmenter votre revenu net en jouant sur certains leviers légaux :
✅ Déclarer vos frais professionnels réels (repas, déplacements, matériel, coworking)
✅ Choisir une société de portage avec une bonne couverture LPP mais des taux flexibles
✅ Négocier un tarif journalier (TJM) adapté à votre expertise et à votre secteur
✅ Limiter les périodes non facturées en diversifiant vos missions
✅ Utiliser les outils de simulation pour estimer l’impact de chaque paramètre
Les avantages financiers du portage salarial
En plus d’une rémunération transparente, le portage offre :
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Un salaire régulier (même en cas de retard de paiement du client, selon les sociétés)
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Aucune gestion comptable ou administrative
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Des cotisations automatiques pour la retraite et la prévoyance
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Un accès au chômage en cas de fin de mission
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Des assurances collectives avantageuses
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La possibilité d’économiser du temps et de se concentrer sur ses missions
En somme, le portage salarial, c’est le confort du salariat avec la liberté du freelance. Pour connaitre tous les autres avantages qu’offre le portage, découvrez notre article dédié ici.
FAQ rapide : Salaire et frais en portage salarial
→ Puis-je négocier mes frais de gestion ?
Souvent oui, notamment pour les missions longues ou à fort volume.
→ Les congés payés sont-ils inclus ?
Oui, ils sont calculés sur votre salaire brut et intégrés dans votre rémunération.
→ Le portage est-il avantageux pour les frontaliers ?
Oui, sous réserve d’un contrat de travail suisse et d’une mission localisée en Suisse.
→ Les primes et bonus sont-ils possibles ?
Certaines sociétés de portage prévoient des primes de mission ou de parrainage.
En résumé
| Avantage | Bénéfice |
|---|---|
| Couverture sociale complète | Sécurité et stabilité |
| Aucun statut juridique à créer | Simplicité totale |
| Gestion administrative déléguée | Gain de temps |
| Revenu net prévisible | Meilleure visibilité financière |
| Accès au chômage et retraite suisse | Protection du salarié |
